La
Conférence
catholique des baptisé-e-s francophones (CCBF) a dévoilé mercredi 19 juin
les résultats d’une enquête qu’elle a menée, à la suite de la Lettre au peuple de Dieu du
pape François, sur les catholiques et le cléricalisme, irakurri dogu La Croix egunkarian. Urte bi dira gogoeta hau argitaratu genduala eta gaur egun ere balio handia dauka.
Que pensent les catholiques du
cléricalisme, dénoncé avec vigueur par le pape François ? C’est à cette question que la Conférence catholique
des baptisé-e-s francophones (CCBF) a tenté de répondre.
Pour y parvenir, le mouvement a
lancé une vaste enquête, réalisée du 15 mars et le
15 avril. La CCBF
a envoyé un questionnaire, conçu avec un sociologue, à son fichier d’adresses
comptant environ 10 000 personnes. Plus de 4 000 réponses lui sont
parvenues, soit un taux d’un peu plus de 40 %.
« Ce taux d’un niveau
exceptionnel atteste à la fois de l’actualité et de l’importance du sujet, de
l’implication des catholiques concernés, et aussi de leur besoin d’écoute et de
parole », souligne le communiqué, qui précise que l’échantillon n’est pas
« représentatif de l’ensemble des catholiques français » mais
« significatif » par sa taille.
Place des femmes
Un large consensus se dégage sur
les risques du cléricalisme pour l’Église. Près de neuf répondants sur dix le
considèrent comme un danger très (62 %) ou assez important (25 %).
Par ailleurs, seuls 55 % des personnes qui ont répondu trouvent que les
relations entre clercs et laïcs au sein de leur paroisse sont
« équilibrées ».
Toutefois, 80 % des sondés
assurent que les laïcs ont la possibilité d’exercer des responsabilités dans
leur paroisse et 73 % (46 % tout à fait et 27 % assez) que les
laïcs hommes et femmes sont traités à égalité.
L’enquête proposait une série de
solutions, qui selon la CCBF,
sont en mesure de mettre un terme au cléricalisme. Les répondants devaient
choisir trois propositions. Un sur deux assure qu’il faudrait mettre en valeur
le « sacerdoce des baptisés plutôt que le seul ministère des
prêtres ». la même proportion pense que l’Église devrait « donner des
postes de responsabilité aux femmes ». La troisième proposition
plébiscitée (40 %) concerne la possibilité d’ordonner des hommes mariés.
« Faire entendre la voix de
la base »
La fin du questionnaire laissait
place à l’expression libre. Parmi les plus de 700 réponses, s’exprime d’abord
une souffrance notamment face à ce qu’ils considèrent comme un « retour en
arrière » qu’ils attribuent aux jeunes prêtres ou aux prêtres étrangers.
Ils renâclent également à ce qu’ils considèrent comme un retour à la tradition
ou au sacré. Certains se font aussi contestataires quant à l’organisation de
l’Église, la formation des prêtres ou encore la légitimité de tout discours sur
la morale sexuelle.
Cette enquête devrait être
envoyée à l’ensemble des évêques de France et à toutes les associations et
mouvements en lien avec la CCBF.
« Notre objectif est de
faire entendre la voix de la base sur le cléricalisme et les abus de pouvoir,
des sujets qui ne doivent pas tomber dans les oubliettes, explique Christine
Tasset, responsable de la communication de la CCBF. Nous discuterons
des suites à donner à cette enquête lors de nos assises du 5 et 6 octobre.
Nous souhaitons que le message du Christ puisse rester audible dans notre société. »
Arnaud
Bevilacqua
La Croix, 2019-06-21
Gehiago jakiteko:
https://baptises.fr/sites/default/files/document/rapport-final-du-sondage-sur-le-clericalisme-juin2019.pdf
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